Une équipe de chercheurs a mené une étude approfondie pour comprendre comment notre cerveau réagit quand on utilise des outils d’intelligence artificielle pour écrire, comme ChatGPT. Les résultats sont clairs… et parfois inquiétants.
Pendant plusieurs mois, les chercheurs ont observé trois groupes de personnes, chacun avec une méthode d’écriture différente :
Le premier écrivait sans aucun outil, uniquement avec son cerveau.
Le deuxième pouvait chercher des infos sur Internet.
Le troisième utilisait un assistant intelligent pour l’aider à rédiger.
Chaque participant a écrit plusieurs textes, à différents moments. Pendant qu’ils écrivaient, leur activité cérébrale était mesurée avec des capteurs. Objectif : voir comment leur cerveau travaillait selon l’outil utilisé.
Les résultats sont frappants : plus on se repose sur un outil comme l’IA, moins notre cerveau est actif.
Le groupe sans aucune aide a montré la plus forte activité cérébrale.
Ceux qui utilisaient un moteur de recherche avaient une activité moyenne.
Le groupe qui écrivait avec l’aide d’un modèle de langage comme ChatGPT avait l’activité la plus faible.
Autrement dit, plus on est assisté, moins notre cerveau se mobilise. L’IA fait une partie du travail à notre place, et notre cerveau « s’endort » un peu.
Autre point important : les chercheurs ont demandé aux participants de citer de mémoire ce qu’ils avaient écrit.
Résultat :
Ceux qui ont écrit seuls s’en souvenaient très bien.
Ceux qui ont utilisé un moteur de recherche s’en sortaient aussi.
Mais les utilisateurs de ChatGPT avaient du mal à se rappeler leur propre texte.
Pourquoi ? Parce que quand l’IA propose des idées toutes faites, on les copie ou on les adapte sans vraiment les intégrer. Le cerveau ne fait pas l’effort de les comprendre profondément, et la mémoire ne retient presque rien.
Quand on crée quelque chose par soi-même, on en est fier. On sait que c’est notre œuvre. Mais dans cette étude, les gens qui ont utilisé ChatGPT avaient souvent l’impression que le texte ne leur appartenait pas totalement.
Certains disaient même ne pas être les auteurs de ce qu’ils avaient écrit. D’autres partageaient le mérite entre eux et l’outil. Cela montre que l’IA change aussi notre rapport à ce qu’on produit.
Une autre partie de l’expérience a été de faire changer les groupes de méthode. Ceux qui avaient commencé avec l’IA ont dû ensuite écrire sans aide, et inversement.
Résultat : ceux qui utilisaient l’IA depuis le début avaient beaucoup plus de mal à réactiver leur cerveau pour réfléchir seuls. À l’inverse, ceux qui avaient d’abord écrit seuls utilisaient ensuite l’IA comme un outil complémentaire, et non comme un remplaçant.
À force d’utiliser l’IA, certains participants tournaient en rond dans leurs idées. Leurs textes manquaient de diversité ou de réflexion critique. Ce phénomène, les chercheurs l’appellent une dette cognitive : on gagne du temps à court terme, mais on perd en créativité et en capacité de penser par soi-même sur le long terme.
Cette étude nous rappelle une chose essentielle : l’intelligence artificielle est un outil formidable, mais elle ne doit pas faire tout le travail à notre place. Si on en abuse, on risque de perdre notre capacité à réfléchir, mémoriser, créer et apprendre.
Chez EITA Consulting, nous encourageons un usage intelligent de la technologie. Il ne s’agit pas de rejeter l’IA, mais d’apprendre à l’utiliser avec équilibre, en gardant toujours notre esprit critique et notre intelligence au cœur de nos actions.