L’essor fulgurant de l’intelligence artificielle (IA) dans notre quotidien, de la rédaction de textes à la création d’images ou au pilotage de véhicules autonomes, ne cesse de fasciner. Mais derrière cette apparente magie technologique se cache une réalité beaucoup moins reluisante : l’IA est un véritable ogre énergétique. Et cette faim ne fait que croître.
Mais l’entraînement n’est pas la seule source de consommation. L’utilisation courante de ces modèles, par exemple à travers les messageries, les moteurs de recherche ou la création automatique de contenus visuels, continue de consommer énormément d’énergie. Plus les utilisateurs sollicitent l’IA, plus les infrastructures sont mises sous tension.
Les grandes entreprises technologiques se préparent à cette évolution. Microsoft, Google et Meta investissent des milliards de dollars dans la création de nouvelles infrastructures. Certains projets sont même directement connectés à des centrales nucléaires pour sécuriser l’approvisionnement énergétique. Parmi eux, un projet d’envergure nommé Stargate, soutenu par Donald Trump, prévoit un financement de 500 milliards de dollars issu de fonds publics et privés.
Bien que l’intelligence artificielle promette de réduire les consommations dans certains secteurs, ces gains sont encore trop limités pour compenser l’impact global de la technologie. Les bénéfices potentiels dans les domaines de la santé, des transports ou de la logistique restent marginaux face à l’explosion de la demande énergétique.
Développer des modèles plus sobres et mieux optimisés. Des chercheurs conçoivent aujourd’hui des architectures plus efficaces, capables de maintenir des performances élevées tout en nécessitant moins d’énergie.
Réduire les usages non essentiels. Il est légitime de se demander si la production massive d’images pour les réseaux sociaux ou les divertissements justifie une telle consommation de ressources.
Promouvoir les centres de données alimentés par des sources d’énergie renouvelables. Certains pays, comme la Norvège, investissent massivement dans des infrastructures écologiques.
Sensibiliser les utilisateurs à l’impact de leurs usages numériques. Comme pour les choix alimentaires ou les transports, il devient important d’évaluer la pertinence de chaque demande faite à une IA.
L’intelligence artificielle représente une avancée majeure pour de nombreux domaines. Elle transforme notre manière de travailler, d’apprendre et de communiquer. Mais elle repose sur des bases énergétiques lourdes, souvent invisibles pour le grand public. À l’heure où le dérèglement climatique impose des choix difficiles, il est crucial de questionner nos priorités.
Plutôt que de freiner le progrès technologique, il faut orienter son développement vers un modèle plus durable. En combinant innovation et sobriété énergétique, il est possible de construire une IA responsable, en accord avec les impératifs environnementaux de notre époque.